Les zones d’ombre du vapotage

Dr David Hammond

Environ 12 % des étudiants du secondaire vapotent quotidiennement. L’utilisation des cigarettes électroniques et d’autres produits à base de nicotine par les jeunes Canadiens est donc un sujet brûlant. Mais si les scientifiques – et la population – savent que le vapotage est une pratique courante, on ignore encore toute l’étendue de ses effets sur la santé.

Le gouvernement du Canada vient d’investir 19,3 millions de dollars dans l’étude des menaces actuelles et émergentes pour la santé pulmonaire, ce qui comprend le vapotage, la fumée des feux de forêt et la pollution.

Le Dr David Hammond, qui pilote une étude de cinq ans sur les habitudes de vapotage des jeunes à l’Université de Waterloo, compte parmi les bénéficiaires du financement. À partir d’une analyse des tendances comportementales, l’équipe du Dr Hammond déterminera l’exposition aux aérosols de vapotage. Simultanément, elle recensera dans les produits de vapotage les ingrédients toxiques susceptibles de nuire à la santé des jeunes. Toutefois, les effets du vapotage sur la santé pulmonaire ne sont pas si simples à évaluer :

« Les aérosols de vapotage sont composés d’une variété d’éléments nocifs qui peuvent accroître le risque de maladies respiratoires, voire de maladies cardiovasculaires et de cancer, explique le Dr Hammond. Néanmoins, ces maladies peuvent mettre des années à se déclarer. »

« D’après les données probantes dont nous disposons à ce jour, le vapotage présente un risque moindre que le tabagisme. En revanche, le vapotage régulier comporte presque à coup sûr un risque pour la santé, mais nous ignorons encore l’ampleur exacte de ce risque ou les problèmes de santé précis qu’il pourrait occasionner. Voilà l’une des principales questions que notre étude vise à éclaircir. »

L’équipe du Dr Hammond surveille également la consommation d’autres produits à base de nicotine chez les jeunes, notamment les sachets de nicotine, de plus en plus répandus. L’étude de la diversification des produits à base de nicotine s’avère complexe étant donné l’évolution rapide du marché.

En bref

L'enjeu

Alors que la jeunesse canadienne affiche l’un des plus hauts taux de vapotage au monde, on ignore toujours les effets exacts des produits de vapotage sur la santé pulmonaire. On sait qu’il y a un risque, mais pour l’heure, aucun consensus ne se dégage à ce sujet.

La recherche

Le Dr David Hammond dirige une étude de cinq ans visant à déterminer la fréquence de vapotage parmi la jeunesse canadienne et la façon dont les ingrédients présents dans les cigarettes électroniques pourraient affecter la santé pulmonaire. L’étude fournira des données sur les habitudes et les produits de vapotage, ainsi que des biomarqueurs d’exposition et de préjudices potentiels afin de mieux comprendre les effets du vapotage chez les jeunes.

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